Huidobro dadaïste sans frontières : avatars d’une note du New York Times
- antoinechareyre4
- 11 déc. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 mars
En dépit des dizaines et dizaines de pages de bibliographie critique aujourd’hui accumulées autour du nom et de la production du surcommenté Vicente Huidobro, certains mystères demeurent. Et plus d’un.
Ainsi de cette note du New York Times, à dire vrai non localisée à ce jour, mais qui manifestement rendait compte du n°3 (décembre 1918) de la revue Dada dirigée alors à Zurich par Tristan Tzara — livraison où parut, avec le « Manifeste Dada 1918 » de Tzara, le poème « Cow-boy » tiré d’Horizon carré (Paris, 1917) de Huidobro.
Laquelle note (ré)apparut d’abord en 1920, en anglais même mais à Berlin, dans une fameuse anthologie du dadaïsme (international, forcément) qui reprenait par ailleurs (en français) les poèmes « Orage » et « Paysage » tirés du même Horizon carré :
[1]
New-York Times (Editorial Section) : … Dadaists have their own idea of beauty. They are young, insolent, looking on Victor Hugo and all the great name of French literature with that scornful superiority wherewith a thousand weavers of free verse contemplate Tennyson. Besides, how they do love to « take a fall out of » the bourgeois-épater is their word of it. A school of poetry which has produced a masterpiece like Mr. Vincente Huidobro’s « The Cowboy on the Violin String Crosses the Ohio » might look for plaudits instead of hisses at Zurich or anywhere else. Because, as Dada mystically says, the Dadaists are « sharpening wings in order to conquer » and « disseminate little a, b, c », must they be accuse of throwing bombs at literature and society ? In the fine art of advertising their genius should be admitted even by their enemies.
Extrait transcrit (sans source plus précise) dans :
Richard Huelsenbeck (Im Auftrag des Zentralamts der Deutschen Dada-bewegung herausgegeben von),
Dada Almanach, Berlin, Erich Reiss Verlag, 1920 [ca. mai],
rubrique « Kritiken aus allen Zeitungen der Welt », p. 44.
⁂
En anglais toujours, mais à Paris, c’est un extrait plus serré qui parut en 1922, parmi d’autres fragments critiques sur l’auteur, pour promouvoir la fameuse exposition de poèmes peints de Huidobro :
[2]
A school of poetry which has produced a masterpiece like Mr. Vincente Huidobro’s the Cowboy on the Violin string Crosses the Ohio might look for plaudits instead of hisses at Zurich or anywhere else.
(The New-York Times)
Editorial Section.
Extrait-bis transcrit (sans source plus précise, directe ou indirecte) dans
le catalogue-invitation de l’« Exposition de poèmes de Vincent Huidobro »
présentée par la Galerie G. L. Manuel Frères au Théâtre Édouard VII,
Paris, du 16 mai au 2 juin [1922].
⁂
Ainsi réduite et enfin mise en espagnol (jamais en français), cette note constitua encore avec maintes opinions critiques (et quelques autres mystères bibliographiques) une « manière de prologue » au curieux volume d’aphorismes et anecdotes autobiographiques de Huidobro, Vientos contrarios, publié à Santiago en 1926 :
[3]
De The New York Time[s] :
En página editorial.
Una escuela de poesía que há producido una obra maestra como el « Cow Boy » que cruza el Ohío en una cuerda de violín de Vicente Huidobro debe ser aplaudida en vez de silbada en Zurich y en cualquiera otra parte.
Extrait-ter transcrit-traduit (sans source plus précise, directe ou indirecte) dans :
V. Huidobro, Vientos contrarios, Santiago [Chili], Editorial Nascimento, 1926,
« A manera de prólogo : Algunas opiniones sobre Vicente Huidobro », p. 20.